LIGUE 2 - J'ai assisté au match de pré-barrage entre le RC Lens et le Paris FC dans la tribune Est bondée de près de dix mille supporters Lensois. Au terme d'un match tendu et engagé, les Sang & Or ont gagné le droit de défier Troyes vendredi soir.
Charléty a été submergé. Mardi soir, Lens se rendait à Paris pour poursuivre son rêve de la Ligue 1. Pour l'occasion, le club de la capitale a agrandi l'espace réservé aux visiteurs sur toute la tribune est. Jamais plein cette année, le stade Charléty a vécu l'une des plus belles soirées foot de sa saison. De l'enjeu, du stress, de l'engagement, une magnifique ambiance... tout était réuni pour vivre une soirée historique pour les deux équipes. Les locaux, qui n'ont jamais goûté à la Ligue 1 rêvaient toujours d'une accession par le biais des barrages tandis que les Lensois, qui n'ont plus joué une rencontre dans l'élite depuis quatre ans, voulaient se donner le droit de rêver. Encore un peu. Ce droit, Lens l'a donné à ses supporters vendredi dernier en battant Orléans à domicile (5-2). Hier soir, dans une ambiance qui n'était pas sans rappeler la ferveur de Bollaert-Delelis, les dix mille supporters des Sang & Or ont montré la voie à leurs joueurs. En confiance, l'homme en forme Thierry Ambrose a été le premier à faire chavirer le peuple lensois...
Trouvé dans la profondeur, le meilleur buteur lensois de la saison Yannick Gomis adresse un centre parfait pour l'attaquant prêté par Manchester City qui trompe Vincent Demarconnay à la conclusion d'une contre-attaque éclair. Le gardien qui a réalisé 23 clean sheets cette saison sous les couleurs parisiennes ne peut rien face au cinquième but de la saison du numéro neuf lensois. Dominateurs, les joueurs de Philippe Montanier semblent avoir pris le dessus sur leur adversaire, dépassé durant la première demi-heure. Il faut en effet attendre la trentième minute pour voir Paris faire passer un premier frisson dans les travées de Charléty. Sur coup-franc, c'est le latéral Romain Perraud qui frappe la barre de Jean-Louis Leca. Une première alerte pour les visiteurs : le PFC n'a pas dit son dernier mot. Les joueurs de Mecha Bazdarevic tentent de sortir la tête de l'eau en fin de première période mais butent sur une défense lensoise bien en place, qui rentre à la pause avec un but d'avance.
Au retour des vestiaires, Lens doit changer les choses. Son meneur de jeu Walid Mesloub fait son entrée à la place de Jean-Ricner Bellegarde, blessé en fin de première période sur un tacle de Rominigue Kouamé qui aurait pu être sanctionné d'une expulsion. Ce changement dérègle un peu l'organisation de Philippe Montanier et Lens subit les assauts d'un PFC revanchard. Les joueurs de la capitale tentent de revenir dans la partie dès l'entame du second acte en redoublant d'efforts. Les coups de pied arrêtés en faveur des Parisiens à répétition réveillent la moitié de stade bleue marine. La fin de match est trépidante. La tension règne dans les deux camps que ce soit sur la pelouse, les bancs de touche ou en tribune. Les longs ballons à destination de Marko Maletic obligent les Lensois à se replier sur eux-mêmes. Et à force de défendre devant leur but, les Sang & Or sont subissent une égalisation dans les dernières secondes. D'abord signalé en position de hors-jeu, Jonathan Pitroipa sert l'attaquant serbe Marko Maletic qui bat le portier lensois (90+3'). Alors que l'arbitre assistant avait levé son drapeau, Franck Schneider accorde le but malgré les contestations lensoises. Valide pour certains, invalide pour d'autres, le but de Marko Maletic permet au Paris FC d'arracher des prolongations inespérées.
Rattrapés dans les derniers instants, les Sang & Or ne sont pas abattus. Au contraire, poussé par un public qui redonne de la voix, Lens remet le pied sur le ballon et domine de nouveau. Nouvel entrant, Arial Mendy pense obtenir un penalty dans la deuxième mi-temps de la prolongation mais l'arbitre ne bronche pas. Les penalties, on y va tout droit alors que le score est toujours de un but partout après 120 minutes. Dans la tension de Charléty, les Parisiens frappent les premiers. Tour à tour, Parisiens et Lensois réussissent leur tir au but jusqu'au poteau de Romain Perraud. Ce raté est le tournant de la soirée et les Nordistes savent qu'ils filent vers la qualification. Appliqués, les Lensois ne manquent eux pas une seule tentative face à Vincent Demarconnay. Dernier tireur, Guillaume Gillet transforme et fête la victoire des siens face aux 10 000 artésiens, dont quelques uns envahissent la pelouse pour fêter la qualification des leurs.
Lens est lancé. Intraitable depuis son succès contre Clermont (1-0, 36e journée), le Racing enchaîné une quatrième victoire de suie sur la pelouse de Charléty, où Paris n'avait perdu qu'une fois cette saison. La meilleure défense du championnat et Vincent Demarconnay, élu meilleur gardien de Ligue 2, voient donc leur rêve d'accession à la Ligue 1 se stopper net. De leur côté, les Sang & Or iront à Troyes vendredi (18h) pour tenter de rallier les barrages. Et avec cette envie et un public comme celui-là, les hommes de Montanier peuvent poursuivre leur parcours du combattant avec espoir.
Mes notes :
Paris FC : Demarconnay (5/10), Perraud (5/10), Yohou (5/10), Kanté (4/10), Karamoko (5/10), Kouamé (4/10), Lalaïna (4/10), Mandouki (5/10), Lopez (4/10), Pitroipa (6/10), Wamangituka (4/10).
RC Lens : Leca (6/10), Duverne (5/10), Tahrat (6/10), Fortés (6/10), Haïdara (5/10), Doucouré (6/10), Gillet (7/10), Diarra (6/10), Bellegarde (5/10) puis Mesloub (3/10), Ambrose (6/10), Gomis (6/10).
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