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ES Anzin - Amiens SC : « Hors de question de se dire que c’est perdu d’avance »

Dernière mise à jour : 9 nov. 2021

#INTERVIEW #COUPEDEFRANCE - Club de District Artois, l'ES Anzin a dépassé le cinquième tour de la Coupe de France pour la première fois de son histoire. Tombeur de Villeneuve d'Ascq (R3) au tour précédant, le club de D1 affrontera l'Amiens SC (L2) ce samedi à 18h30.

« Pouvez-vous vous présenter ?


Quentin Lemoine : Je suis au club depuis plus de vingt ans, j’ai fait toutes les catégories d’âge jusqu’en seniors. Je suis défenseur central. En dehors, je travaille dans les ressources humaines pour le groupe Vinci.


Cyril Guéant : Cela fait huit ans que je suis au club. Avant ça, j’ai été formé à l'ASPTT Arras et j’ai joué huit ans à l’Arras FA. Au club, je suis joueur, éducateur en U8 et U9, responsable de l’école de foot, je gère la page Facebook du club et je travaille aussi dans l’événementiel. Sur le terrain, je suis très polyvalent (rire).

Sur la gauche, Cyril Guéant s'occupe aussi des réseaux sociaux et de l'école de foot de l'ES Anzin. Sur la droite, Quentin Lemoine, défenseur central au club depuis vingt ans.

Comment vous sentez-vous à une semaine du match ?


QL : On a hâte ! C’était forcément une surprise de tirer une Ligue 2. C’est une très bonne surprise. La priorité restait le match de dimanche contre Montigny (victoire 3-0, NDR) en championnat car notre objectif reste de finir premier du championnat. On va maintenant prendre le temps de se projeter sur Amiens cette semaine.


CG : Je pense qu’on ne s’attend réellement pas à affronter une équipe de Ligue 2 en démarrant la Coupe de France. On a l’impression d’aller un peu vers l’inconnu. On parle énormément de nous, on nous met en lumière et on n’a pas l’habitude de tout ça à Anzin, d’autant plus qu’on est des joueurs amateurs. Je ne pense pas qu’on soit stressés car ce sera une fête quoiqu’il arrive. On parle beaucoup de ce match entre nous, même aux entraînements, mais la priorité reste le championnat car c’est ce qui fera notre saison sur le long terme. On a hâte et on profitera.


La grandeur de l’affiche change-t-elle quelque chose dans la manière de l’aborder ?


QL : Non, pas du tout. Que ce soit au niveau collectif lors des entrainements ou au niveau personnel, cela ne change absolument rien. Ceux qui ont l’habitude de sortir les veilles de match sortiront (rire).


CG : On ne changera pas nos habitudes car quoiqu’il arrive, cela ne changera pas nos vies. Ce n’est que du plus. Le discours des coachs vont aussi dans ce sens. Ils nous disent de prendre du plaisir et il y aura toujours la traditionnelle bière après l’entraînement. Rien ne change.

L'ES Anzin est entraînée par Jean Bernard Deltombe (principal) et Michel Ettorre (adjoint)

Comment vivez-vous ce parcours et comment ce dernier est-il perçu au club ?


QL : On sent un réel engouement au club. Depuis deux ou trois matchs, on est vraiment suivis par un groupe de supporters qui vient nous encourager tous les dimanches. On ne s’attend jamais à aller au 7e tour de la Coupe de France.


CG : On ne s’y attendait pas, c’est sûr, mais je pense qu’on mérite d’y être. Au vu des six matchs qu’on a faits, que ce soit contre Aubigny (D5) ou Noeux-les-Mines (R1), je pense qu’on n’a jamais volé notre victoire. Au final, on est contents d’y être et on ne l’a volé à personne. L’engouement au club est évidemment immense. C’est un parcours historique pour nous car on n’avait jamais passé le 5e tour. C’est du plus désormais.


Les matchs de Coupe de France s’ajoutent au calendrier. Sentez-vous une charge physique et mentale due à ce parcours ?


QL : Pas du tout. On joue un match par semaine et je pense qu’on est tous capables de tenir 90 minutes chaque dimanche. La priorité reste le championnat, on prend vraiment la Coupe de France comme un bonus. Je pense qu'il n’y a pas d’usure mentale ou physique.


CG : On a la chance d’avoir un groupe expérimenté même s’il y a quelques jeunes. Dimanche, on a pensé à Montigny. Je ne pense pas qu’on soit atteints physiquement. Mentalement, on en parle la semaine, on se charrie mais cela ne nous atteint pas négativement.


Cet événement stimule-t-il l’esprit de groupe ?


QL : Je ne trouve pas forcément. On veut tous être sur la feuille de match samedi prochain. On a un groupe de 20 joueurs de niveau assez homogène donc on se bat tous pour être sur la feuille de match le dimanche, que ce soit en Coupe ou en championnat. On sait très bien que certains ne joueront pas mais on sait aussi que l’effectif tourne. Avoir un effectif de niveau homogène permet aussi de palier les blessures ou absences.


CG : Même sans la Coupe de France, ce groupe-là a des liens très forts. Si on avait été éliminés au deuxième ou au troisième tour, on serait aussi liés. Evidemment, cette qualification pour le septième tour rajoute quelque chose car c’est une aventure humaine incroyable à vivre. Des joueurs sont arrivés il y a trois mois et on a l’impression qu’ils sont là depuis quinze ans. C’est un plus mais on a aussi cette chance d’avoir ça d’avant. Un gros noyau est là depuis plusieurs années donc on se connait très bien.


Comment avez-vous vécu le tirage au sort ?


QL : C’était mercredi matin donc c’était compliqué de le suivre avec le groupe. Pour ma part, j’étais au travail donc j’ai attendu que quelque mette l’information dans le groupe Facebook. On est très contents.


CG : C’est compliqué d’y croire au début ! Déjà, cela fait quelque chose de se voir dans le même tableau que des équipes de Ligue 2. On ne peut pas être déçu de jouer une Ligue 2. On peut toujours dire qu’on aurait aimé affronter une équipe « plus abordable » pour essayer de passer le tour. Mais croyez-moi, il ne faut pas dire dans le vestiaire qu’on n’a aucune chance de passer car on va s’en prendre plein la tête (rire). On est une équipe de compétiteurs. Il y a sept divisions d’écart et ce sera compliqué mais hors de question de se dire que c’est perdu d’avance en commençant le match.


Amiens évoluait encore en Ligue 1 il y a deux saisons. Comment le groupe accueille le fait d’affronter des joueurs avec une telle expérience ?


QL : Oui tout à fait. Rien que leur gardien, je le coachais sur Mon Petit Gazon il y a deux ans (rire). Il y a Régis Gurtner, Matthieu Dossevi aussi en attaque... Ce sont des joueurs connus. Ce sera un vrai test pour nous !


CG : On se charrie évidemment beaucoup. On a vu que les supporters amiénois commençaient à cibler nos joueurs sur Twitter. C’est quelque chose qui va rester pendant des années, ce seront de grands souvenirs ! On attend ce match sans prise de tête et c’est peut-être aussi ce qui fera notre force.


Le match se jouera au Stade Degouve d’Arras. Cela change-t-il quelque chose, au niveau des repères notamment ?


QL : En termes de repères, un peu, puisqu’on a l’habitude d’évoluer à Anzin où le terrain est plus petit. Mais tout le monde a déjà joué au Stade Degouve, surtout qu’on a beaucoup de joueurs qui ont joué à Arras et qui ont l’habitude de fouler cette pelouse. Le terrain est plus grand donc ce sera peut-être plus difficile pour nous.


CG : Ce qui fera la différence, c’est qu’on s’attend à ce que le public vienne nombreux. A Anzin, on n’a pas l’habitude d’avoir le stade plein et le stade ne permet pas non plus d’accueillir énormément de monde. Je pense qu’avec le public le match aura une saveur particulière. Mais le terrain en soit, la plupart l’ont déjà foulé donc il n’y aura pas trop de changement.


A-t-il été compliqué d’obtenir l’autorisation de jouer à Arras ?


CG : Un peu car l’équipe féminine du RC Lens jouait le dimanche (elle jouera finalement à Avion, NDR). C’était un peu compliqué car recevoir deux matchs en foot à onze à Degouve le même week-end était délicat. On a eu la chance que la mairie d’Anzin joue son rôle, tout comme le maire d’Arras Frédéric Leturque ou encore l’adjoint aux sports de la ville d’Arras. Ils ont tout fait pour qu’on puisse jouer le samedi avec un horaire pas loin d’être parfait (18h30). C’était compliqué mais cela s’est décanté en notre faveur.


Un groupe de supporters a pris l’habitude de vous suivre même à l’extérieur depuis plusieurs matchs et vous êtes le dernier club de l’Artois à être engagé en Coupe de France. Avez-vous reçu d’autres soutiens ?


CG : C’est vrai qu’avec la page Facebook, depuis notre qualification et l’annonce du match contre Amiens, on reçoit énormément de remerciements et d’encouragements. Au nom du club, je remercie les clubs des alentours qui se sont manifestés et qui ont même proposé de nous aider samedi prochain. On est les derniers représentants de l’Artois et on fera tout pour l’être encore le plus longtemps possible. Mais c’est vrai qu’on a reçu pas mal de soutiens de l’extérieur. C’est toujours sympa pour le club qui, je pense, le mérite depuis quelques temps.


Cela met un coup de projecteur important sur le club ? Vous avez notamment reçu le soutien de Maxime Colin (Birmingham City).


CG : Oui, Maxime est le parrain du club depuis quelques années. Il est le premier à nous suivre. Cela va apporter de la lumière, on sera peut-être plus aidés. On a un petit problème d’infrastructures, si on veut continuer à grandir il faudra miser là-dessus. Cela peut aussi attirer des sponsors, on sait comment ça fonctionne. Mais avant tout, on souhaite que les gens qui viendront au stade seront contents d’avoir vu une belle équipe et un club qui s’est mobilisé.


QL : C’est vrai que depuis que je suis arrivé, je vois le club grandir que ce soit au niveau des catégories de jeunes ou au niveau de l’équipe première et l’équipe réserve qui progressent. Il y a eu la création de l’équipe féminine cette année donc on attend maintenant un petit coup de pouce supplémentaire de la mairie pour ne pas s’arrêter là.


Vous avez treize points en championnat après cinq journées. Quels sont les objectifs cette saison ?


QL : L’objectif est clairement la montée pour jouer en Ligue la saison prochaine. On a un groupe qui nous permet de faire tourner chaque week-end avec un niveau qui reste bon. D’ailleurs, on le voit puisqu’on n’a pas encore perdu cette saison et qu’on a treize points. Même si on change la moitié de l’équipe d’un week-end sur l’autre, les résultats restent les mêmes. C’est vraiment la force du groupe.


CG : Effectivement, on a un vrai groupe de vingt joueurs de même niveau. L’objectif est le championnat, c’est ce qui va animer notre saison. On sait que la Coupe de France c’est du court terme et qu’avec notre parcours on sera attendus partout en championnat donc ce sera encore plus compliqué. Ce sera à nous d’être costaud et si on l’est on ne sera pas loin d’avoir atteint notre objectif.


Y-a-t-il un joueur que vous craignez ou que vous attendez en particulier côté amiénois ?


QL : On n’attend pas forcément un joueur car on sait que tous leurs joueurs nous sont supérieurs (rire).


CG : Honnêtement, il n’y a pas un joueur qui nous fait plus peur qu’un autre. Ce sera à nous de nous surpasser et je n’ai aucun doute là-dessus. On va se concentrer sur notre jeu.


Avez-vous un message à faire passer avant la rencontre ?


QL : Je tiens à remercier tout le club car cela fait plus de vingt ans que je suis ici. C’est un club familial, que ce soit au niveau des joueurs, des entraîneurs, des dirigeants ou des supporters qui sont maintenant nombreux à nous suivre à chaque match. On les remercie et on compte sur eux pour samedi. On donnera tout, vous pouvez compter sur nous !


CG : On veut que ce soit une fête. Le club le mérite car c’est un travail de longue haleine. Si les seniors en sont là, c’est aussi parce qu’on a travaillé en amont. Il faut féliciter tous ces gens qui travaillent, souvent dans l’ombre, depuis de nombreuses années. Ils sont récompensés par un match de Coupe de France face à un club de Ligue 2. On espère que la fête sera encore plus belle avec une qualification car on jouera le jeu. On ne doute pas du kop et d’une ambiance folle autour du terrain ».


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