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Interview de Tidiane Keita

#INTERVIEW - Formé à Toulouse, Tidiane Keita est redescendu à l'échelon inférieur à Albi puis Colomiers avant de signer professionnel cette saison. A 23 ans, le milieu de terrain de l'US Orléans espère désormais se faire une place dans le monde professionnel.


Tu n'as pas été conservé par Toulouse. Est-ce un regret ?


Non car finalement je suis en train d'atteindre mes objectifs. Je me dis que ça m'a peut-être fait perdre du temps mais que chacun a sa trajectoire. Si j'en suis là aujourd'hui, c'est qu'à un moment donné il était sans doute nécessaire de quitter Toulouse pour arriver en Ligue 2. Donc ce n'est pas un regret.


T'attendais-tu à quitter Toulouse ?

Franchement, je ne m'y attendais pas dans le sens où j'avais toujours été surclassé. On sortait d'une superbe année où on s'était qualifiés pour les play-offs et je m'attendais à signer un contrat stagiaire pro. Je ne l'ai pas eu et c'est à ce moment-là que j'ai été surpris. Cela s'est terminé là-dessus et le problème est que je n'avais pas d'agent, je pensais pouvoir partir et signer à Bordeaux ou à Nantes. Si j'avais su que ça se passait comme ça, j'aurais réfléchi à deux fois. J'ai fait un choix, et je n'ai pas du tout mesuré les circonstances que cette décision aurait.


Tu as dû te relancer à Albi en DH. Le football était-il toujours ta priorité ?


Oui, toujours. Après une première saison j'avais l'opportunité de signer dans d'autres clubs. J'avais toujours cette ambition de finir professionnel, de retrouver un club professionnel en France ou à l'étranger. Après Albi j'ai voulu aller en N2 car je savais que c'était un championnat que les clubs regardent beaucoup. J'avais des amis comme Valentin Rosier qui étaient passés par la N2 et qui avaient signé pro donc je me suis dit que je pourrais peut-être connaître le même parcours. Ensuite j'ai rejoint Colomiers et j'ai signé professionnel trois ans plus tard.

Crédit : Getty Images
Crédit : Getty Images

Qu'est-ce qui t'a permis de continuer à croire au monde professionnel ? A-t-il été dur de rester motivé ?


Ce qui m'a fait continuer d'espérer, c'est que j'ai eu tous les ans la possibilité de signer dans des clubs. Mais je ne te cache pas qu'il y a eu des périodes plus compliquées. L'année dernière, avant de signer à Orléans, je m'étais dit que c'était cette année ou jamais. Je m'étais dit "si tu ne signes pas pro, reconvertis toi, fais autre chose". Effectivement, je commençais à me dire que je ne pourrai pas continuer à miser sur le foot encore longtemps.


Les difficultés que tu as rencontrées peuvent-elle t'être utiles pour ta carrière ?


Sûrement parce que quand on a eu mon parcours et quand on a connu la "galère" des divisions inférieures, on sait d'où on vient. On connait nos capacités, on sait à quel point on peut puiser dans nos ressources. Il y a des jeunes joueurs qui n'ont pas besoin de passer par ces divisions pour performer mais je pense que c'est un bagage supplémentaire.

A titre personnel, tu as joué 14 matchs de L2 pour une première saison en professionnel. Es-tu satisfait ?

Pas vraiment. Je ne suis ni déçu ni satisfait, je suis assez mitigé. On veut toujours jouer tous les matchs mais, en même temps, je me dis que j'ai joué pas mal de matchs, que j'ai surtout beaucoup appris et que c'était l'objectif sur cette première saison pour essayer de rattraper le temps perdu. Mais je veux jouer tous les matchs donc je ne peux pas me satisfaire de ma saison.


Pour revenir sur l'actualité, comment vis-tu ce confinement et comment occupes-tu ton temps ?

Comme tout sportif je fais du sport. On a des programmes spécifiques à faire pendant cette période. Après la journée se déroule, on sort parfois pour faire les courses, on regarde la télé, on joue à la PlayStation, on parle avec nos potes... Voilà, c'est tout ce qu'on peut faire (rire).


Justement comment gardes-tu le contact avec tes coéquipiers ?

Je discute souvent avec eux, on a un groupe Whatsapp où on communique par rapport aux avancées. Jusqu'à aujourd'hui, on communiquait sur la question de reprendre ou non le championnat. On a aussi des entraînements en visio avec le préparateur physique donc on est en contact tous les jours.

Crédit : Getty Images
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Qu'est-ce qui te manque le plus dans ton métier de footballeur ?


Je dirais que ce sont les supporters dans le sens où si on avait dû reprendre à huis-clos, je l'aurais fait parce que c'est mon métier et que j'adore taper dans le ballon, mais ça n'aurait pas eu la même saveur. J'ai envie de reprendre avec les supporters, de jouer dans des stades qui font du bruit. Ce qui me manque le plus est cette ambiance sur chaque action. Le football et le ballon me manquent mais ce qui manque le plus est de jouer en compétition.


Dans quel état d'esprit es-tu actuellement ? Te sens-tu toujours en Ligue 2 et crois-tu toujours au maintien ?


Je ne sais pas comment les instances pensent. Mais si je me fie ne serait-ce qu'à l'éthique sportive, enterrer un club qui a encore des chances de se sauver serait contre l'éthique du sport. En me basant sur ça, même si ça pourrait donner des championnats un peu bizarres, je me dis qu'on pourrait ne pas entériner la descente des clubs relégables. On aura peut-être la chance de poursuivre en Ligue 2 la saison prochaine et pour l'instant on attend la décision des instances.


Quelle est donc pour toi la meilleure solution ?


Si j'étais la Ligue, je ferais monter les deux clubs de National en Ligue 2, les deux clubs de Ligue 2 en Ligue 1 et je ne ferais descendre personne. Je ne suis pas sûr qu'un championnat à 22 pose problème. Il y aurait peut-être même la possibilité de faire un boxing day... Je me dis que des championnats à 22 ne peuvent qu'être bénéfiques pour tout le monde : plus de matchs donc plus d'argent et plus de gens contents de regarder du foot. Je ne vois pas pourquoi ce serait une mauvaise chose.


Serais-tu déçu si la Ligue annonçait donc la relégation de l'USO à dix journées de la fin ?

Bien-sûr que je serais déçu. Après, il y a des gens qui sont au-dessus de nous et qui vont prendre des décisions donc on ne peut qu'être déçu, on ne peut rien faire d'autre. Je serais forcément déçu car je n'ai pas envie d'aller en National, c'est clair, net et précis. Mais c'est une décision qu'il faudra accepter si elle est entérinée.

Seras-tu Orléanais la saison prochaine si c'est en National ?


Je ne sais pas. Pour moi, l'idée est qu'on reprenne pour la saison prochaine. Que je sois en National, en Ligue 2 ou quand bien même je serais en Ligue 1, je ne pourrais jamais dire ce que je vais faire. Le club peut décider de me faire partir ou de me garder donc c'est très compliqué. Je pense que je vais rester mais il n'y a rien de sûr.


Tu as fait un grand bon en avant en rejoignant la Ligue 2. Un pas en arrière avec une descente serait-il dur à vivre ?


Oui parce que j'ai eu l'opportunité d'aller en National la saison dernière et j'ai refusé pour faire le pas directement en Ligue 2. J'ai vu cette saison que j'avais le niveau pour jouer en Ligue 2 donc on peut dire "reculer pour mieux sauter" mais ça serait quand même un recul. Je serai quand même déçu mais il ne faut pas baisser les bras. Cela serait une déception.


Sur le long terme, jouer un jour en Ligue 1 fait-il partie de tes objectifs ?

Honnêtement, je ne me fixe pas de limite. Il y a un joueur auquel je me réfère, c'est N'Golo Kanté. Il est sorti un peu de nulle part pour arriver en Premier League donc je me dis que si lui a pu le faire, même si lui a des qualités exceptionnelles, je peux essayer de marcher sur ses pas. Je ne sais pas ce que l'avenir me réserve mais mon ambition est de gravir les échelons et d'aller le plus haut possible.

Crédit : Getty Images
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Je remercie Tidiane pour sa gentillesse et sa disponibilité.

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