#INTERVIEW - Après huit ans sur BeIN Sports, Thibault Le Rol sera à la rentrée sur Téléfoot, la nouvelle chaîne de Mediapro. Nous pouvant pas encore parler de son futur rôle chez le nouveau diffuseur principal du football français, on évoque ses souvenirs de journaliste.
On te connait à la télé mais aimes-tu également la presse écrite et la radio ?
Oui, beaucoup. J’aspirais à faire de la presse écrite puisque j’ai commencé au journal Le Parisien-Aujourd’hui en France et j’ai même été pigiste pour ce journal durant mes études. Ce qui m’intéressait et ce qui a fait que j’ai voulu devenir journaliste, c’est mon goût pour l’écriture et de la langue française. Je n’ai pas eu l’occasion de faire de la radio et finalement ce sont des opportunités qui font que je fais aujourd'hui de la télévision, ce qui m’enchante.
Comment t'est venue la passion du foot ?
Comme beaucoup de fans de foot, je pense qu’il y a un ancrage géographique. J’ai grandi dans la banlieue nantaise avec deux grands frères supporters du FC Nantes, club auquel je me suis vite attaché. Il y a eu le titre en 1995 avec peut-être le plus beau jeu joué par le FC Nantes dans son histoire. J’avais 7 ans et voir mes frères complètement habités par l’équipe de Suaudeau m’a marqué. Le foot, j’y ai aussi joué donc c’est génial de pouvoir travailler autour de cette passion.
Quel est ton plus grand souvenir footballistique ?
Dans ma vie, je ne sais pas pourquoi, c’est la finale de la Coupe du Monde 2006. Ce match est hallucinant en termes d’émotions, ça finit pas ce drame avec cette exclusion de Zidane puis les tirs au but. Ce France-Italie m’a vraiment marqué au fer rouge même si l’issue a été fatale aux Français. Dans ma carrière de journaliste, je n’ai pas trop de match de référence. J’ai des souvenirs forts comme lorsque Laurent Blanc devient sélectionneur de l’Equipe de France. J’étais jeune journaliste à ITélé et on sentait qu’il allait se passer quelque chose autour de lui. Ce sont plutôt des événements comme celui-là. Sur BeIN Sports, je n’ai pas eu de match à traiter, et sur ITélé on n’avait pas les droits, ce qui sera le cas chez Téléfoot. Là, on va se régaler (rire).
Mediapro recrute des anciens joueurs comme Bodmer, Bréchet, Nivet... Connais-tu l’équipe qui t’entourera pour ton émission ?
Ça commence effectivement à se préciser. Je ne peux pas communiquer les noms car ce n’est pas mon rôle mais ça commence à s’affiner car on va commencer dans maintenant moins de deux mois. Il y aura beaucoup de joueurs qui viennent d’arrêter leur carrière et qui seront donc encore proches de ce qui va se passer sur les pelouses donc c’est absolument génial. Il y aura d’autres surprises qui vont arriver mais ce qu’a fait la direction en termes de casting consultant est assez chouette.
Quel souvenir garderas-tu de BeIN Sports ?
C’est d’abord l’histoire d’une réussite foudroyante. Cette chaîne, qui a obtenu 4 millions d’abonnés en moins de huit ans, est un sacré succès. Ce n’est pas loin d’être du jamais vu dans l’histoire de la télé. Et moi, j’ai grandi dans cette chaîne. Cela a été extraordinaire, on a pu avoir quasiment cartes blanches sur ce qu’on voulait faire et on avait beaucoup de droits, c'est ce qui fait une chaîne. C’était formidable puis c’est huit ans de ma vie. J’en ai bientôt 32 donc BeIN Sports représente un quart de ma vie. C’est un gros marqueur de mon existence.
On avait l’habitude de te voir sur le tennis. Comment vis-tu le fait de mettre le tennis de côté pour ne faire que du football ?
Je le vis bien. On n’est pas très longtemps sur terre donc profitons ! J’ai eu la chance pendant cinq ans de vivre le tennis en intraveineuse donc j’ai eu le temps d’assouvir cette passion. Là, c’est encore une opportunité qui fait que j’ai basculé vers le foot. A un moment, on a perdu les droits pour le tennis masculin sur BeIN et on m’a tendu la main pour assouvir ma deuxième passion qu’est le foot. Je l’ai fait avec Omar pendant un an et demi et, là, je vais revenir plus vers les matchs.
Quel souvenir garderas-tu de l’émission Omar C’est Foot ?
Le souvenir d’une belle bande de journalistes pertinents, sympathiques, hétérogènes avec des profils différents. On a réussi en peu de temps à créer un état d’esprit, en grande partie grâce à Omar qui a cette faculté à rayonner et à faire vivre une émission et ses participants. Ce n’est pas toujours évident en télé de trouver un collectif et de créer un état d’esprit. Je pense que cela se ressentait à l’antenne avec les maillots de foot et beaucoup de sourires. Cette émission est un beau souvenir, j’en tire même une certaine fierté.
On parle souvent de « mercato » chez les footballeurs, il existe aussi chez les journalistes. Y a-t-il eu une période d’incertitudes ?
J’aime moins parler de mercato pour les journalistes. C’est un métier dans lequel on est exposés mais je fais ce métier comme je pourrais en faire un autre. Une autre entreprise m’a appelé et cela fonctionne finalement à peu près pareil. On pèse le pour et le contre, dans la vie on sait ce qu’on perd mais on ne sait pas ce qu’on gagne. Il y a eu une hésitation car je suis très attaché à BeIN Sports mais, à 31 ans, c’est excitant de relever ce challenge de créer une nouvelle chaîne, de travailler sur le foot français avec une super équipe. Au bout de 48h, je me suis dit « fonce, il faut y aller ! ».
Je remercie Thibault pour sa sympathie et ses réponses.
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