#INTERVIEW - A 22 ans, Lorenzo Callegari s'apprête à vivre sa première véritable saison en professionnel avec le FC Chambly (Ligue 2). Formé au PSG où il a joué 1 match de Ligue 1, le milieu de terrain revient sur son parcours.
Tu as souvent été considéré comme un grand espoir au PSG. Comment expliques-tu que tu vas vivre ta première saison en pro à Chambly ?
J'ai envie de dire que c'est la suite de ma carrière. Je pense que c'est important aujourd'hui de faire une saison au niveau professionnel. Malgré ce qui s'est passé au PSG, il est important pour moi de faire une saison complète en Ligue 2. Quand on regarde auparavant on s'aperçoit que ça ne m'est jamais arrivé donc c'est une bonne opportunité qui s'offre à moi.
Chambly est un club familial où la pression est moins importante qu'à Paris par exemple. Est-ce une des raisons de ta signature ?
C'est vrai que c'est un club familial. On me l'avait dit mais ce n'est pas ce qui a fait que j'ai signé au club. C'est un gros atout qu'a le club mais au PSG on a aussi eu l'habitude d'avoir la pression donc cela ne m'aurait pas dérangé si Chambly avait été un club où il y a une pression importante. Je me dis que c'est bien que le club soit familial car ça se ressent tout de suite quand tu arrives et que cela ne peut qu'être bénéfique, que ce soit pour moi ou tout le groupe.
Tu arrives d'Avranches où, pour le coup, tu as fait une saison pleine. Comment l'as-tu vécue ?
Franchement, c'était une bonne saison. C'était important pour moi de retrouver du temps de jeu avec mon expérience en Italie. Et il s'est avéré que je me suis retrouvé dans une très bonne équipe donc on a fait une belle saison. C'est une saison qui m'a fait du bien et qui, je pense, va beaucoup m'apporter pour la suite.
Pour toi qui es passé par Paris et le Genoa, repasser par le National 1 était-il nécessaire pour ta progression ?
Oui, je pense que ça fait partie du cursus de certains joueurs, même si ce n'est pas le cas pour tout le monde. A partir du moment où on n'a pas eu beaucoup de temps de jeu, il est important d'aller en chercher. Le temps de jeu est primordial donc j'ai vu ça comme une bonne opportunité pour retrouver un temps de jeu conséquent. Comme pour Chambly finalement.
Tu as "déjà" 22 ans. Était-ce le moment ou jamais pour rejoindre le monde professionnel ?
C'était le bon moment car Chambly s'intéressait à moi et que j'avais un bon contact avec le coach. Mais 22 ans, ça ne veut rien dire. Il y a des joueurs qui sortent même plus tard mais pour moi c'était vraiment l'occasion d'évoluer dans le monde professionnel donc je n'ai pas hésité.
D'un autre côté, tu n'as aussi "que" 22 ans. Estimes-tu avoir perdu du temps ou gagné de l'expérience ?
Je trouverai cela bête voire même déplacé de dire que j'ai perdu du temps. Toute expérience est bonne à prendre, qu'elle soit bonne ou pas. En Italie par exemple, c'était peut-être une expérience moins bonne qu'à Avranches mais ce n'est pas pour autant qu'elle ne m'a pas servi. J'ai envie de te dire que ces dernières années me serviront et vont me forger pour mon futur.
Chambly est en constante progression et n'a jamais connu la relégation. Qu'est-ce qui t'a attiré au club ?
Je ne connaissais pas le club de l'intérieur et je pense que je vais encore le découvrir. C'est un club qui gravit les échelons petit à petit et qui a terminé 10e pour sa première saison historique de Ligue 2. Ils ont fait un début de championnat assez tonitruant donc quand tu assembles toutes ces choses et que tu vois l'état d'esprit et la bonne humeur qui règnent dans ce groupe-là, cela donne envie. Tout faisait que j'avais envie de signer à Chambly.
A Paris, tu as connu notamment Verratti, Motta ou Pastore à ton poste. Que t'ont apporté ces joueurs ?
J'ai toujours dit que s'entraîner avec de tels joueurs était bénéfique à un point extrême, surtout quand tu es jeunes, parce que c'était ce qui se fait de mieux pratiquement à chaque poste. C'était une chance énorme de m'entraîner avec eux et je pense que ça m'a permis aussi de tirer un peu de chacun. Même de les voir s'entraîner et de voir comment chaque joueur réagit aux situations sur le terrain te permet de progresser individuellement. Dans chaque joueur de chaque club, je pense qu'il y a des choses à tirer. Peu importe que ce soit la Ligue 1, la Ligue 2 ou la N1.
Les supporters attendaient beaucoup de toi au PSG. As-tu des regrets par rapport à ça ?
Non, je n'ai pas de regret. Tout joueur aimerait avoir du temps de jeu avec son club formateur mais si cela s'est passé comme ça, c'est que cela devait sûrement se passer comme ça. Aujourd'hui, je n'ai aucun regret et comme je l'ai dit, c'était une belle expérience. C'est du passé et je me focalise vraiment sur mon futur à Chambly. Je ne retiens que du positif de Paris.
Un prêt aurait-il été envisageable avant ton départ de Paris ?
Cela avait été évoqué mais il y a plusieurs choses qui ont fait que cela n'a pas pu se faire. Je pense que le prêt aurait été bénéfique car j'aurais potentiellement eu davantage de temps de jeu. On en avait discuté, c'était en tout cas une éventualité.
Comme Alec Georgen (Auxerre, ex-PSG et Avranches) tu vas découvrir la Ligue 2 cette saison. Lorsqu'on voit ta trajectoire, te dis-tu que tu aurais pu découvrir ce championnat plus tôt par un prêt ?
Avec des "si" on refait la vie de tout le monde. J'aurais aussi pu être prêté sans avoir de temps de jeu, même si j'aurais découvert le monde pro. Il y a tellement de choses qui sont rentrées en compte que cela n'a pas été si facile que ça de se faire prêter. On a quand même réussi à un plus bas échelon puisqu'on a joué en CFA donc on a connu un minimum le monde des adultes même si la Ligue 2 plus tôt nous aurait fait du bien. Mais on y est et le but est de saisir cette opportunité tout en restant humble.
Dans l'actualité, on parle des départs de Kouassi et Aouchiche qui ont pourtant eu leur chance avec l'équipe première. Comment expliques-tu que les Titis quittent aussi tôt Paris ?
C'est une question qui revient tout le temps. Chaque cas est différent mais on se rend bien compte qu'il est aujourd'hui compliqué de se faire une place au PSG. Quand tu es au centre de formation, tu as encore le temps mais le temps de jeu est important. Des jeunes qui ne signent pas leur premier contrat pro au PSG, il y en a et il y en aura encore car le PSG veut rentrer dans un monde à part. Je comprends que les joueurs sur qui Paris ne compte pas ne signent pas leur premier contrat professionnel. Après, il y a d'autres cas où les joueurs font des choix qui leur appartiennent mais je ne peux pas en dire plus car je ne connais pas les joueurs.
Sans faire une fixette sur Kouassi, penses-tu qu'il y ait une question d'amour du club qui entre en jeu ?
Non, je ne pense pas que ce soit une question d'amour. Franchement, la question est dure parce que je ne connais pas forcément le joueur et je ne sais pas ce qu'il avait dans la tête. C'est vrai qu'il avait eu du temps de jeu, notamment en Ligue des Champions où il avait fait de belles choses. Ce sont des choix qui appartiennent aux joueurs. On suit les transferts à travers les médias mais on ne sait pas exactement ce qui se passe en coulisses. Je pense qu'il aurait pu signer son contrat pro mais je ne peux pas en dire plus car je connais pas tous les détails.
Plus jeune, tu as fait partie du groupe parisien finaliste de la Youth League et tu as connu l'Equipe de France jusqu'en U19. Tu as donc pour objectif de retrouver le très haut niveau ?
Comme j'ai dit, dans un premier temps l'objectif est de faire une bonne saison avec Chambly et tout le groupe. C'est d'abord sur ça que je dois me focaliser. On verra le reste par la suite, je ne veux pas brûler les étapes. Il faut rester humble et garder les pieds sur terre. Je dois d'abord me concentrer sur cette saison et celles à venir et on verra ce que l'avenir me réservera.
Je remercie Lorenzo pour sa gentillesse, sa disponibilité et sa sincérité.
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