#INTERVIEW - A 36 ans, Jean-Christophe Bouet vient se s'engager avec Villefranche, septième du dernier championnat de National 1. L'ancien capitaine de Dunkerque revient notamment sur son passage à Amiens, en Ligue 1, et évoque son futur.
Comment vas-tu et comment te maintiens-tu en forme en ce moment ?
Je vais très bien. On n'a pas été beaucoup touchés dans la région donc tout va bien. Je m'entretiens au quotidien, pendant le confinement strict j'ai fait beaucoup de vélo d'appartement et de renforcement musculaire. On essaie de faire au mieux pour garder la forme et depuis qu'on a la possibilité de ressortir, je vais courir.
Tu as disputé une unique rencontre de Ligue 1, contre Nice en janvier 2018. Est-ce le plus grand moment de ta carrière ?
Oui, bien-sûr. A titre personnel, c'est le plus beau moment de ma carrière. Je suis arrivé à accrocher mon rêve de petit garçon surtout que c'était inespéré au vu de mon âge et d'où je venais. C'est le meilleur moment même si il y a eu d'autres bons moments, notamment trois jours avant lorsque j'étais rentré contre le PSG (entré à la 53e minute en quart de finale de Coupe de la Ligue, ndr). C'était extraordinaire.
Justement, quel souvenir gardes-tu de ton entrée en jeu contre Paris en Coupe de la Ligue ?
C'est gravé à vie ! Jouer contre le PSG, surtout celui d'aujourd'hui qui est une des meilleures équipes au monde, et me retrouver face à de tels joueurs, c'est quand même extraordinaire. C'est un super moment dont je garde un super souvenir. C'est le point culminant de ma carrière avec le match contre Nice.
Tu n'avais jamais goûté au monde professionnel avant Amiens. Penses-tu avoir réussi à te mettre au niveau ?
Au niveau de l'effectif, oui. J'ai montré sur les matchs que j'ai faits que j'avais le niveau, j'ai fait mes matchs malgré tout. De là à dire que j'aurais été régulier sur une saison, je ne peux pas le dire et je ne le saurai jamais. Dans ce genre de situation, quand on est doublure, on a un boulot à faire donc on rentre sans se prendre la tête. Quoiqu'il en soit, je me disais que je n'avais rien à perdre. Mais je n'ai pas joué assez de matchs pour savoir si j'ai été au niveau de la Ligue 1.
Comment as-tu vécu ce rôle de numéro deux, que tu ne connaissais pas forcément ?
Tout était clair. Le rôle était pré-établi à mon arrivée à Amiens donc je m'étais mis dans cette position même si, comme tu dis, je n'avais jamais eu ce rôle auparavant. Je me suis adapté mais je n'aurais pas pu continuer longtemps comme ça parce que le terrain me manquait et que j'ai toujours été habitué à jouer. Mais si je devais refaire cette saison, je la referai sans souci. On a fait une super saison, j'ai découvert des stades et j'ai eu la chance de jouer, ce qui était quasi inespéré. J'aurais aimé jouer un peu plus mais j'avais la chance de m'entraîner dans des installations de Ligue 1 avec des joueurs qui avaient des grosses carrières donc je n'ai pas de regret.
En juillet 2018, tu rejoins Laval où tu joues 34 matchs de championnat. Cela t'a fait du bien de retrouver le but ?
Oui, complètement. C'était mon choix de partir pour jouer. On avait eu des discussions avec Amiens pour une prolongation de contrat mais les choses ont un peu traîné. Quand Laval appelle pour une place de titulaire, on ne réfléchit pas longtemps. J'ai fait ma carrière à ce niveau-là donc je connaissais le championnat et j'avais faim de rejouer. Cela s'est relativement bien passé puisqu'on a terminé 4e. On loupe de peu la montée mais, à titre personnel, je pense avoir fait ma saison.
Toi qui avais déjà connu un échec avec Dunkerque, manquer la montée avec Laval a-t-il été une déception ?
Complètement. J'ai connu le National et la Ligue 1 donc il ne me manquait plus que la Ligue 2 et j'aurais pratiquement fait tous les niveaux de championnats de France (rire). C'est un championnat que je voulais découvrir et Laval est un super club avec des installations au top, un super stade donc il y avait tout pour réussir. C'est une déception mais le club a fait des choix : il a préféré reconstruire plutôt que de garder une continuité. Je pense que si le club gardé la même équipe que lors de mon passage, on n'aurait vraiment pas été loin de la montée cette année. C'est comme ça, c'est la vie.
Tu viens de signer à Villefranche, 7e de National 1 cette saison. Pourquoi ce club ?
Pareil, c'était un peu inespéré car j'avais fait le choix de revenir dans mon club de cœur, à Bayonne, après mon passage à l'UNFP. Ma fin de carrière était actée, chez moi, dans le club où j'ai connu le haut niveau et sans lequel je n'aurais pas eu ma carrière. Je ne pensais pas repartir plus haut et j'ai reçu cette proposition d'Alain Pochat (entraîneur de Villefranche et ancien entraîneur de Jean-Christophe Bouet à Bayonne, ndr) alors je n'ai pas réfléchi longtemps. Je sais comment il travaille, je connais l'homme et je sais où il veut aller. A presque 37 ans, qu'un club de National vienne me chercher après un retour en National 3, c'est inespéré. Je vais essayer de profiter de ma fin de carrière, je vais la terminer comme je voulais la terminer donc c'est un point positif.
Villefranche termine cette année 7e à cinq points du podium. L'objectif sera-t-il de se rapprocher de la Ligue 2 ?
Je pense qu'il faut déjà tabler sur un maintien avant de penser à la Ligue 2. Les clubs qui annoncent haut et fort qu'ils veulent monter ont souvent de grosses désillusions donc il faudra déjà essayer de se maintenir rapidement. Je ne vais pas m'avancer sur une montée en Ligue 2. Il peut toujours arriver des choses extraordinaires et, si ça arrive, je ne cracherai pas dessus (rire). On va d'abord essayer de produire le même jeu que l'année dernière car c'était vraiment plaisant de voir leurs matchs. Si on arrive à faire la même chose ce sera déjà bien et si on arrive à taper au-dessus ce sera encore mieux.
Toi qui as été capitaine de Dunkerque, as-tu suivi l'équipe cette saison ?
Oui, bien-sûr ! Je suis très content pour Dunkerque, j'y ai passé quatre très belles saisons et je pense qu'Amiens ne serait pas venu me chercher sans eux. Je leur dois beaucoup, je suis resté très proche de beaucoup de personnes là-bas et c'est une ville que je n'oublie pas car mon fils y est né. C'est une belle équipe, une belle ville et je suis très heureux que le club revienne dans le monde professionnel. C'est amplement mérité pour les personnes qui y sont.
Tu te rapproches de la fin de ta carrière. Penses-tu déjà à l'après ?
Je compte revenir à Bayonne à l'issue de ma carrière et passer mes diplômes d'entraîneur. Je me laisse cette année et peut-être l'année prochaine pour bien planifier ma reconversion. Je ne suis pas encore fixé mais j'ai des idées en tête. Ce qui est certain, c'est que je vais passer mon BEF car c'est un diplôme qui me permettra d'entraîner ou de passer des diplômes d'entraîneur des gardiens professionnel donc c'est un diplôme à double voix. Je ne suis pas encore fixé là-dessus, c'est pourquoi j'ai encore besoin de consolider mon projet.
Comments