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Interview de Giovanni Castaldi

#INTERVIEW - Après des débuts dans l'émission Lundi Foot sur Eurosport, Giovanni Castaldi est notamment passé par Yahoo pendant six ans. Aujourd'hui, il intervient dans On refait le match et dans le multiplex sur RTL et participe depuis l'été dernier à L'Equipe du Soir. Je reviens avec lui sur sa carrière.


D'où vient cette passion du sport ?


C'est très simple, je suis né en 1990 donc la Coupe du Monde 1998 en France m'a forcément marqué. Je commençais à regarder le foot et à partir de cette Coupe du Monde je n'ai plus décroché. A partir de ma génération, il y a aussi eu beaucoup de jeux vidéos comme Football Manager ou FIFA donc quand je ne regardais pas un match, je jouais soit à l'un soit à l'autre. On faisait aussi des quiz sur le foot avec mes potes. Honnêtement, j'avais peur que la passion s'estompe à cause de tout ça mais finalement ça n'a fait que la renforcer.


Etre journaliste dans un autre domaine que le sport aurait-il pu vous plaire ?


Je ne pense pas car je n'aurais pas eu cette passion que j'ai pour le sport et je pense que journaliste est avant tout un métier de passion. A titre d'exemple, il faut vraiment être passionné pour regarder 20 matchs de foot par weekend. Mes potes me chambrent souvent en disant que je suis payé pour regarder des matchs. Il y a les matchs du weekend mais aussi ceux en semaine et ceux d'autres époques que je n'ai pas pu voir que je regarde donc en replay. Pour être journaliste, il faut avant tout être ultra passionné et vu que ma passion est le sport, je ne pense pas que j'aurais pu faire ça dans un autre domaine.


En cette période particulière, comment exercez-vous votre métier ?

C'est très simple, en ce moment je n'exerce pas car le multiplex RTL est arrêté puisqu'on couvre les rencontres du samedi soir. Il n'y a que On refait le match qui continue mais je n'y participe pas pour l'instant et je ne participe pas non plus à L'Equipe du Soir actuellement. Et comme j'ai quitté mes fonctions chez Yahoo, je suis en pause totale pour l'instant.


Dans votre carrière, vous avez donc fait de la radio sur RTL, de la télévision sur La Chaîne L'Equipe et quelque chose très proche de la télé sur Yahoo. Quel support préférez-vous ?


Le gros avantage du digital est qu'on a beaucoup plus de libertés. J'avais une forme de liberté à Yahoo que je n'avais pas forcément ailleurs. La radio, je ne connaissais pas avant RTL et je trouve ça génial. La télé, fatalement on est filmés alors il y a plus de codes, même si on est aussi filmés en radio maintenant. Sans langue de bois, je n'ai vraiment pas de préférence car le sujet est toujours le même et je trouve ça sympa de pouvoir varier les tons. Je prends autant de plaisir quand je suis à L'Equipe du Soir que lorsque je fais le multiplex sur RTL.


Cette "liberté" de pouvoir être sur différentes émissions dans la semaine, est-ce une des facettes du métier que vous appréciez et est-ce parfois difficile à gérer ?


Non, c'est génial ! J'ai de la chance, par exemple L'Equipe du Soir est l'une des rares émissions que je regarde. J'ai toujours été fan et quand j'ai réalisé que j'y étais, j'étais très content. Je suis encore jeune, je n'ai que 30 ans, et pouvoir être libre me permet de croiser beaucoup de personnes. Je croise des journalistes qui ont beaucoup plus de bouteille que moi cela me permet d'apprendre tous les jours donc cette liberté m'enrichit constamment.

Vous avez un métier dans lequel vous pouvez parfois être critiqués. Comment vivez-vous ces critiques ?


Au début, j'avoue que ça me faisait mal parce que les gens ont l'insulte facile. On peut parfois avoir dix commentaires positifs et ne retenir qu'une insulte. Je trouve pourtant que ce qui fait la force de nos émissions est justement le fait d'être contredit par des gens qui ne sont pas d'accord avec nous. Le fait que personne n'ait la vérité absolue est aussi ce qui fait la beauté du foot. Mais avec les réseaux sociaux les insultes et les menaces arrivent tellement vite, je trouve ça dommage. Et encore, je suis moins exposé que d'autres. Aujourd'hui, ça me passe au-dessus de la tête, j'ai coupé les notifications sur Twitter (rire).


Dans votre métier, quelle rencontre avec un journaliste ou un sportif vous a le plus marqué ?


Carine Galli, forcément (rire). Il y a une personne pour laquelle j'ai beaucoup d'amitié, c'est Bertrand Latour avec qui je m'entends très bien. Notre relation va au-delà du travail. Rien ne peut conditionner ce qu'il pense et au-delà de ses compétences journalistiques, c'est ce qui fait sa force. Ensuite, c'est compliqué parce qu'il y a beaucoup de personnes qui ont été très bienveillantes avec moi. Ce n'est pas une rencontre mais voir jouer LeBron James en vrai m'a particulièrement ému. Je suis un fan absolu et, même si ce n'est pas une vraie rencontre, c'est le moment qui m'a le plus touché.


Quel est votre plus grand souvenir foot dans votre métier ?


Sans hésitation, France-Argentine. C'était fantastique ! C'était le premier match à élimination directe d'une Coupe du Monde que je voyais au stade donc c'était une émotion particulière et le scénario du match est incroyable. Je sais bien que tout le monde ne retient que le but de Pavard mais je me souviens surtout du match de Mbappé. Au stade, c'est la première fois que j'avais l'impression qu'un joueur planait ; tout ce qu'il faisait été juste, je me souviens encore de son rush pour provoquer le penalty...


Pensiez-vous vivre un jour une Coupe du Monde en tant que journaliste ?


Non ! Franchement, c'est fou et je remercie encore Yahoo de m'avoir permis de le vivre. En plus, première Coupe du Monde que je couvre la France est championne du monde. C'était une expérience humaine absolument incroyable. Suivre tout ça du premier jour à Clairefontaine jusqu'à la finale à Moscou et être au quotidien avec un groupe et des journalistes, c'est même au-delà des matchs. On faisait des vidéos, des articles donc c'était beaucoup de travail mais c'était fantastique à vivre.


Vous avez un nom de famille connu, qui a pu être difficile à porter en début de carrière comme vous le disiez. Comment le vivez-vous ?


Pour être honnête, certains me demandent parfois pourquoi je n'ai pas changé de nom (rire). On ne peut pas empêcher les gens de penser que j'ai été pistonné mais c'est quelque chose qui me dérange car que ce soit Jean-Pierre ou Benjamin Castaldi, aucun n'a le pouvoir d'appeler Christian Ollivier ou Jérôme Saporito pour leur demander de me mettre à l'antenne. Je pense que si j'avais été vraiment mauvais, on ne m'aurait pas appelé. Ça m'a certainement desservi au début mais plus les années passent, moins j'y pense.


Concernant le retour du football, pensez-vous qu'une reprise sera possible cet été et quand vous attendez-vous à reprendre votre métier ?


Déjà avant la période du confinement, je n'ai pas compris que les supporters turinois aient pu venir à Lyon alors que le nord de l'Italie était fortement impacté. Parfois, quand j'entends certains discours, on a l'impression que le foot peut être au-dessus de tout. Quand j'entends que le foot va reprendre à huis-clos, je me dis qu'il y aura au moins 22 joueurs en contact. Ce n'est pas compatible pour moi. La reprise se fera quand il n'y aura plus aucun risque, surtout que le sport professionnel a quelque part un devoir d'exemplarité. Si les gens sont confinés chez eux, le foot doit reprendre quand la crise sera terminée. Les soucis de calendrier ne sont pas la priorité pour le moment.


En cas de non reprise des championnats, quelle solution préférez-vous pour qu'elle soit équitable ?


Je préfère la formule où on n'arrête à 28 journées et on prend ce classement-là. Il ne reste que 10 journées donc c'est "plus facile" de ne pas aller au bout des 10 journées que de gommer les 28 jouées. Je trouve ça plus équitable. Pour moi, si on ne peut pas reprendre, on ne peut pas faire saison blanche.

Je remercie Giovanni Castaldi pour sa disponibilité.

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