INTERVIEW - Originaire de la région parisienne, Abdoudramane Sanogo a rejoint, à 18 ans, son premier club professionnel cette saison. Passé par Drancy, il a intégré l'équipe des U19 nationaux du Valenciennes FC et vise désormais de jouer un jour en professionnel.
Peux-tu te présenter brièvement ?
Je m'appelle Abdoudramane Sanogo. J'ai 18 ans, j'ai signé cette année à Valenciennes et je viens de région parisienne.
Comment t'es venue la passion pour le foot ?
Mes deux grands frères étaient footballeurs, l'un a dû arrêter à cause d'une blessure mais l'autre est maintenant professionnel.
Quel a été ton parcours ?
J'ai commencé le foot à l'âge de 5 ans dans le club de ma ville à Epinay-sur-Seine en région parisienne. Ensuite, j'ai joué à Bobigny, un autre club de région parisienne mais à un meilleur niveau qu'à Epinay. Je n'ai fait qu'une année puis je suis parti à Sannois Saint-Gratien, où la première année s'est très bien passée mais la deuxième un peu moins. Je suis donc parti à Drancy où j'ai joué titulaire et où ça s'est très bien passé. On a fini premiers du classements, c'est-à-dire qu'on est montés en U19 nationaux et à la fin de l'année j'ai signé à Valenciennes.
Pourquoi ce choix ?
J'avais cinq clubs sur moi. Il y avait un autre club, à l'étranger, mais c'était compliqué parce qu'on avait pas assez communiqué avec mes agents. Il y avait aussi d'autres clubs en France sauf que je suis venu ici à Valenciennes et ça s'est très bien passé, ils m'ont proposé le projet et je l'ai trouvé très bien.
Tu parles de tes agents. C'est important de t'être tout de suite bien entouré ?
Bien-sûr. Mes agents sont mes frères qui sont associés et il n'y a rien de mieux que de travailler en famille.
Le fait d'avoir un frère professionnel t'aide à connaître ce milieu ?
Evidemment. J'ai fait des erreurs comme j'ai fait des choses bien. Quand j'ai fait des erreurs mon frère m'a permis de m'en rendre compte car il était aussi passé par là. Je l'appelle après chaque match, chaque entraînement car il sait ce qu'il faut faire.
Signer à Valenciennes a-t-il changé ton mode de vie ?
Oui, mon mode de vie a évolué puisque j'étais dans des clubs amateurs dans le passé. Là, j'ai eu un temps d'adaptation pour connaître la ville, parce que je m'entraîne tous les jours, plusieurs fois par jour. Ça change énormément et j'ai dû m'y faire. Je suis devenu autonome. C'est beaucoup d'autonomie car personne n'est derrière vous pour vous dire ce que vous devez faire car vous êtes dans le monde professionnel.
Tu es passé d'un club amateur à un club professionnel. En quoi est-ce vraiment différent ?
Quand j'étais dans un club amateur, je pouvais faire ce que je voulais après l'entraînement. Je pouvais aller manger au restaurant, sortir et rentrer à pas d'heure... Ici c'est complètement différent car on doit faire attention à ce qu'on mange, ne pas rentrer trop tard car le lendemain on a entraînement à 8h du matin. C'est vraiment un cadre professionnel.
Comment te définirais-tu en tant que footballeur ?
Je suis défenseur central. Ma qualité, c'est la vision du jeu. J'ai un très bon jeu long, je dois avoir un bon jeu physique et être dur sur l'homme.
As-tu un modèle dont tu t'inspires ?
Presnel Kimpembe.
Sa trajectoire t'inspire-t-elle également ?
Bien-sûr, il a eu un parcours difficile car ce n'était pas le meilleur défenseur central de sa génération, il n'a jamais été surclassé mais il a travaillé et aujourd'hui son travail a payé car il défenseur central au PSG. Il a fait des erreurs mais il les a surpassées, c'est ce qu'on appelle un vrai joueur de foot. Tout ne peut pas toujours être tout rose.
Que prends-tu chez lui ?
Absolument tout, que ce soient ses qualités physiques ou mentales, défensivement ou offensivement. J'aime beaucoup sa projection vers le but adverse aussi.
Quels sont tes objectifs ?
Sur le long terme, mon objectif est de finir professionnel à Valenciennes et puis pour le moment de gratter le plus possible avec la Nationale 3.
Comment se passe ton début de saison ?
Il se passe à peu près bien, ça va. Mon adaptation s'est bien passée, maintenant je fais parti du groupe. J'avais eu un carton rouge quand je jouais dans mon ancien club c'est-à-dire qu'il s'est appliqué sur mon premier match à Valenciennes. Donc au début c'était un peu dur de revenir mais maintenant ça va très bien.
Le prochain match de championnat est contre Lens. Vous inculque-t-on chez les jeunes la culture d'un derby comme c'est de plus en plus le cas chez les pros ?
Il n'y a aucune pression. Mais de nous-mêmes, on sait qu'un derby, ça ne se perd pas que ce soit chez les grands ou chez les petits. Pour les pros, on sait que c'est un match très attendu ici, à Valenciennes, donc chez les jeunes on fait de même.
Penses-tu pouvoir avoir ta chance avec les professionnels dès cette saison ?
Tu sais, tout va très très vite dans le monde du football. On ne sait pas de quoi demain est fait. Tout peut arriver et je me dis dans ma tête que tout est possible, de travailler, travailler, travailler et qu'un jour où l'autre ça peut payer.
Selon toi, que dois-tu faire ou améliorer pour atteindre ce niveau-là ?
Déjà, faire plus d'entrées et de matchs avec l'équipe réserve puisque le cadre professionnel a une vision plus importante sur la Nationale 3. Ensuite, si on est bons en U19, on sait que de bouche à oreille on peut parler de nous. Un jour, peut-être que le coach des pros viendra regarder plusieurs de nos matchs et on verra ce que ça donne.
Beaucoup de jeunes évoluent dans des centres de formation mais peu percent au haut niveau. Penses-tu en avoir les capacités ?
Tout le monde pense avoir les qualités pour finir professionnel. Comme on dit, c'est chacun sa chance. Vous pouvez être le meilleur joueur de votre équipe sur une saison mais finalement ne pas avoir votre chance dans ce club mais dans un autre. Si ce n'est pas ici, ce sera ailleurs. Ca veut dire que l'on n'est vraiment pas pressés, si ça doit arriver ça arrivera. Mais si ça n'arrive pas, tant pis, on tentera notre chance ailleurs.
Le stade du Hainaut est un grand stade. Te fait-il rêver ?
Bien-sûr. Un vendredi sur deux, quand Valenciennes joue à domicile, on va au stade et on voit la structure. C'est très beau. Tout le monde rêve de jouer dans ce stade. C'est un des objectifs avant la fin de la saison.
Penses-tu que le VAFC puisse monter en Ligue 1 en fin de saison ?
On avait commencé le championnat avec plusieurs victoires. En ce moment, ça se passe un peu moins bien mais on ne perd pas le fil. Je pense qu'on peut faire une grosse saison et pourquoi pas viser la montée en Ligue 1.
Je remercie Abdoudramane pour cette interview. Je lui souhaite une bonne saison et belle carrière.
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