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Interview de Benoit Filhol, auteur de Marseille Energy

#INTERVIEW - Depuis quelques jours, je vous propose de remporter le roman Marseille Energy, une fiction sur le football signée Benoit Filhol. Interview avec cet auteur qui se présente et me parle de son roman.


Qui es-tu Benoît Filhol ?


Je suis actuellement professeur de français dans une université à Murcie et chercheur en littérature hispano-américaine et française. C’est mon premier livre de fiction. J’ai aussi rédigé ma thèse doctorale qui est un livre de recherche. C’est mon premier roman de fiction mais on trouve des parallèles entre les deux, au niveau du travail de rédaction notamment. Le deux se ressemblent finalement beaucoup.


Quel est ton lien avec le football ?


Le foot est une passion comme je pense beaucoup de jeunes français. C’est une marmite dont on ne peut ressortir une fois tombé dedans, même si il y a beaucoup de choses qui ne me plaisent pas dans le football actuel car ce n’est pas vraiment l’idée dont je m’en faisais. Depuis petit, j’ai toujours aimé y jouer : j’ai joué au niveau régional dans ma région, le Languedoc-Roussillon, et j’ai joué également au futsal.


Comment l’idée de ce roman t’est-elle venue ?


Je suis un grand lecteur de livres sur différents thèmes mais de plus en plus sur le football. C’est une histoire qui m’est venue à l’esprit et j’ai eu envie de la raconter, comme un défi personnel au départ. Cela m’a pris presque trois ans pour le mener à bien car j’ai des activités professionnelles. Je l’ai écrit sans pression et sans trop d'ambition. Ma volonté était surtout d’écrire une histoire que j’ai toujours voulu lire. C’est la pensée de plusieurs autres écrivains car finalement on écrit souvent un livre qu’on aimerait lire.

Ton roman s’intitule « Marseille Energy » et se déroule dans le club de foot de Marseille. As-tu un rapport particulier avec l’OM ?


Marseille est un club qui me tient à cœur tout comme Montpellier. Ce sont mes deux clubs favoris mais je reste surtout un amateur de football et je n’aime pas trop les rivalités qui existent en dehors du football. Quand on dit qu’on supporte un club on pense tout de suite qu’on en dénigre un autre. Le football reste un sport. J’aime surtout le beau football, je suis un amoureux du beau jeu. Mais attention, le livre n’est pas sur l’Olympique de Marseille. On peut retrouver un club qui ressemble étrangement à l’OM mais c’est une fiction.


Ta description d’un football touché par la corruption notamment est-elle l’idée que tu te fais du foot dans quelques années ?


Je pense qu’il y a un peu d’anticipation sur ce que sera le football dans quelques années mais les choses que je décris ne sont pas nouvelles non plus. Tout ce qui est dopage, paris sportifs, relations ou rivalités est déjà présent dans le football actuel. Je pense que les plus gros maux du football sont présents depuis longtemps déjà et c’est ce qui est le plus inquiétant car le football n’a pas su écarter ces maux de son environnement.


Plus globalement, on a vu ces derniers mois que l’argent dans le football avait une place plus importante que d’autres aspects. Est-ce quelque chose qui te gêne ?


On se rend compte que l’aspect financier est la priorité de certains dirigeants car le système repose aujourd’hui sur l’argent. De nos jours il faut tout de même un budget important pour être en haut de l’affiche en Ligue 1 ou dans les autres compétitions européennes. C’est ce qui a obligé la reprise de certains championnats alors que les conditions sanitaires n’étaient peut-être pas idéales. On a donc vu que les enjeux financiers l’emportaient sur le sport et la santé ces derniers mois.


Dans ton livre, plusieurs personnages ont des noms faisant références à des personnes de la vie réelle (Habib Gueye, Pierre Mendes ou Andrés Roa-Bastos). Etait-ce un choix pour faciliter la mémorisation de tes personnages ?


Oui, un petit peu mais aussi pour faire sourire le lecteur. Cela apporte une petite touche d’humour et ça permet au lecteur de se rendre compte que c’est le football en 2029-2030 mais qu’il se rapproche du football actuel. Ce genre de clin d’œil a donc une double fonction. Il y a donc les noms de plusieurs présentateurs mais aussi le nom de l’ancien entraîneur marseillais (dans le roman, ndr) qui se rapproche de celui d’André Villas-Boas.

La carrière de ton personnage principal débute au début des années 2000. Pourquoi ne pas l’avoir fait commencer après 2020-2021 ?


C’est un personnage né dans les années 90 en Argentine et qui est parti jeune à Marseille. Ici, il n’y a aucun clin d’œil même si les Argentins sont assez appréciés à Marseille. Je voulais qu’il y ait un rapport avec la réalité car mon récit n’est pas complètement dans l’anticipation. Je voulais que ce soit une époque à la fois futuriste et à la fois en lien avec le football actuel. Ça permettait aussi d’introduire certaines innovations qui existent déjà actuellement ou dont on parle déjà.


A quel public s’adresse ton livre ?


Je pense que c’est un livre qui s’adresse aux fans de football avant tout parce qu’il y a quand même de la description de matchs de football. Je pense donc à des passionnés de football, qui ont toujours aimé ce sport. Ce n’est pas forcément un livre qui s’adresse à des lecteurs généralistes même s’il y a quand même une intrigue qui peut captiver aussi des amateurs de dystopie ou de récits d’anticipation. Cela vise donc ces deux types de lecteurs.


Quelles ont été tes inspirations pour la rédaction de ton roman ?


Il y a une œuvre qui a été assez importante pour moi, c’est Roller Ball, qui n’est pas sur le football mais sur un sport futuriste. Cela m’a inspiré pour la violence dans le jeu car les contacts sont assez prononcés dans le football que je décris. C’est aussi une inspiration au niveau de l’évolution de la société, au niveau des humains. Sur le football, j’ai justement trouvé une sorte d’espace car je n’avais pas pu découvrir de roman de ce type mis à part Hors-Jeu de Patrick Cauvin et Enki Bilal qui m’a un peu inspiré. Ce n’est pas la même histoire car cela raconte la mort du football donc cela va plus loin que moi.


La fin du roman est assez brusque. Prépares-tu une suite ?


Le lecteur a peut-être l’impression que cela se termine de manière abrupte. Il y avait un peu cette volonté de fermer le cycle. Au début on commence avec un flash-back puis on revient sur l’intrigue principale. Mais c’est vrai qu’on reste un peu sur notre faim. Je comprends tout à fait mais je voulais proposer cette première partie puis ensuite intégrer la suite, que ce soit dans un seul et même volume à travers une réédition ou de manière séparée. C’était pour moi une volonté de chercher à me faire connaître et de chercher quelques lecteurs. J’ai déjà écrit le synopsis de cette deuxième partie. Je l’avais quasiment écrite avant la publication de cette première partie. Je me devais de prévoir la suite qui, j’espère, se matérialisera.


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